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J’ai fait un rêve idiot en écoutant ce deuxième album de Sierra Manhattan qui vient de paraître 4 ans après « Are U Single, No I’m Album, ». J’étais dans un champ à me reposer sur une nature qui commençait son long travail de réveil sous la douceur d’un printemps prometteur, non loin d’une piscine artificielle qui devrait faire le bonheur des moustiques quand viendra l’été. Dans un soupir à la fois de contentement et d’hébétement, je me suis vu encerclé par, alors que j’entamais une sieste post repas champêtre, d’un côté des hommes en noir un rien belliqueux, et de l’autre d’autres hommes tout aussi belliqueux portant un accoutrement qui me rappelait celui du bousier qui préparait sa boule de séduction non loin de mon oreille appuyée sur le sol. Entre effarement et peur, panique, je récupérais mes affaires, donnais des consignes de sécurité à ce bousier et me saisit de mon ipod, appuyant par inadvertance sur le bouton virtuel, lecture. Là, comme dans un rêve normal, le son de cet objet révolutionnaire, fut projeté dans l’ensemble des outils de communication orale à des fins revendicatrices et belliqueuses. Chance pour moi ce n’était ni de la musique improvisée nous venant d’un hameau entre Dresde et Berlin, ni une énième relecture dub des Clash, mais « Wich Life, The Friends » de Sierra Manhattan. Le ciel devenant bleu se zébra d’objets pyrotechniques qui retrouvaient leur fonction naturelle de voler vers le haut et non à l’horizontale, les sweat et carapaces noires voltigeaient pour laisser apparaître des T-shirt chamarrés et chatoyant, et les deux blocs ne firent plus qu’un dans une danse douce et tendre, comme s’il émanait des senteurs et des substances non-neutres de cette cuve à l’eau inerte.

C’est que ce deuxième album de Sierra Manhattan (Groupe composé de Florian Adrien (Neptune Football ClubFontanarosa) à la batterie, Rémi Richarme (Satellite Jockey) à la basse, et Alex Van Pelt (Coming SoonMont Analogue) à la guitare mélodique et aux chœurs, et Oblio à l’écriture) dégage derrière sa candeur primaire un charme détruisant toute envie d’en finir, tout désir d’écouter la discographie de mon meilleur ami fan de Death Metal. C’est frais comme une moresque à déguster sur une plage abandonnée (enfin avec quand même un bar et son petit personnel) c’est entrainant comme un film que Wes Anderson aurait tourné avec comme chef opérateur Michel Gondry, c’est joyeux et mélancolique comme une ballade dans une prairie sans CRS, main dans la main avec une amie dont on sait pertinemment qu’elle préférera mon copain fan de Death Metal.

Il n’y a pas de mal à écouter quelque chose de bien, surtout quand il le fait.....le bien. C’est chouette de rêver.




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