Avec ce nom de groupe qui pourrait être le titre d’un chapitre dans le prochain bouquin de Houellebecq sur la misère sexuelle dans un EPHAD d’anciens de l’ENA, le duo Tristesse Club nous aiguille déjà fort bien, nous rappelant les pantalons en Tergal, le Formica et la toile cirée, le MO5 et les contes coquins de FR3 du samedi soir. D’ailleurs, le groupe a probablement jeté son dévolu sur les années 80, celles de la fin du Giscardisme et du début du faussement câblé Mitterrand. Musicalement, c’est une électro jamais survitaminée, utilisant même des textures vintages comme sur « Tue L’amour », ou des ficelles sur le démoniaque « Si Tu Sais » . Dansante avec un brin de mélancolie, la musique de Tristesse Club habille des chansons d’amour, nous ramenant à nos années avec le sac US en bandoulière, lorgnant presque vers les duos les plus ringards de l’époque (Du Collège au Lycée), balayant d’un coup de synthé notre peur de tomber dans le mainstream le plus sirupeux pour nous projeter dans les lumières d’un LCD Soundsystem en roue libre. Couple à la ville comme sur scène, Tristesse Club parle du couple, entamant une discussion de chaque instant, en profitant pour nous raconter des histoires qui peuvent finir mal, n’oubliant jamais de nous rappeler là « Où Tout à Commencé ». Un album léger (quoique) dans la lourdeur actuelle.