C’est une légende (le mot est fort, mais l’idée n’est pas faible) de l’underground belge qui par cette compilation remastérisée (avec deux inédits, « The Beat Goes On » de Sonny & Cher et « Dear Prudence » des Beatles) pourrait rajeunir son public. Celui-ci pourrait découvrir que l’electro pouvait rendre beau quand la pop était laide. Telex, c’est une sorte de Kraftwerk sous un psychotrope végétalisé dans un humus hilarant. Experts en reprises décalées (à l’instar de Senor Coconut) qu’ils réalisent avec des claviers kitschs et une diction à la robotisation calquée sur les mêmes principes que les effets spéciaux de X-Or ou San Ku Kaï (les anciens apprécieront.) Telex aura influencé nombres de groupes (Stupeflip prêt de nous a certainement pas mal utilisé ce mode de communication). Alors si vous ne vous remettez pas de la séparation de Daft Punk, vous pourrez, vous consolez en écoutant « Dance to the Music », même si le choc sera aussi rude que de passer d’un macaron de chez Ladurée à une boite de huit de ces mêmes friandises pâtissières de chez Lidl. Sérieusement pas sérieux, le trio décode (démystifie ?) l’electro pop qu’elle soit avant-gardiste ou non, faisant de celle-ci un décorum comme un autre en la confrontant à tout, sans jamais avoir peur de l’incongruité. Disco punk, enfant légitime des Sparks (l’empreinte est d’autant plus marquante que les Américains écrivirent des paroles pour le trio), Telex, plus de 40 ans après sa création a toujours ce qui manque de plus en plus dans nos vies, le sens du décalage érudit. Telex is good for you.