Qu’il est étonnant de choisir un nom de groupe reprenant l’une des plus grandes escroqueries du sport mondial, le Ballond’Or de France Football. Songez tout de même qu’en plus de 60 ans, Sylvain Kastendeuch n’apparaît pas dans un seul classement. Une honte.
Originaire des faubourgs de Tokyo, Ballond’Or serait plus à classer dans la lignée du Danemark 1986 de Preben Eljkaer Larsen, que dans l’Espagne 2010 soporifique du génial Iniesta. Car les 4 membres, produits de la scène punk japonaise, semblent se foutre allégrement de l’écriture léchée, lui préférant celle reposant sur une énergie brute et presque bestiale. Alors je sais que s’habituer au chant japonais sur un punk noizy est aussi étonnant que de voir Dunga signer en Allemagne dans la Bundesliga, mais pourtant cela le fait, comme dirait le membre d’un kop qui n’aurait pas encore viré extrémiste. Il faut écouter le morceau phare de ce vinyle, « Bling Ring », foutoir sans nom et grande pop song débraillée et mal élevée que vous finirait par chanter, et pas seulement en vous remémorant les exploits d’Arsène Wenger au pays de soleil levant. On perçoit l’appétit de rendre hommage à ses idoles, essayant de caser l’ensemble de celles-ci en un titre (Noise Youth). C’est souvent décontenançant, un rien daté, mais parfois complétement jouissif comme cette « Vanilla Distortion » à écouter en regardant Garrincha sur une VHS dans un lecteur V2000. Parfois touchant dans son décalage (Strawberry Rider), Ballond’Or va droit au but, celui de fendre un terrain de jeu délimité, en ne prenant pas la ligne droite, mais les tangentes, faisant des arabesques là où le plat du pied serait préconisé. Ballond’Or, le Olive et Tom du punk rock.