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Ce sont des fondations solides qui nous accueillent aujourd’hui. Elles sont érigées par un trio rouennais, Chalet, découvert par l’incroyable label Araki Record (de mémoire, je n’ai jamais connu un label aussi généreux.) un soir de concert dans la cité de Yunis Abdelhamid. Enregistré dans l’Aveyron, « II » est une envolée musclée entre une forme de math rock décomplexé, s’émancipant du dogme et une pop rock ébouriffante, dansant sur le corps encore fumant de ces contemporains avachis. Ils vont à l’essentiel (seules l’ouverture (Opening) et la cloture (Promise) dépassent les 4 minutes). On se vautre carrément dans cet habitat au formalisme pas si inconnu, lorgnant vers le Sonic Youth d’avant Goo (Encore), nous cognant contre des poutres pas vraiment apparentes que le trio se fait un plaisir de tracer, dans ce labyrinthe que nous ne pouvions soupçonner. D’une énergie folle et sans limite apparemment, le trio ne perd jamais son auditeur, la happant dans ce qui pourrait ressembler à un tourbillon (Strasse Gespielt) duquel il sera tout de même facile de sortir, car les morceaux sont équipés d’un sas de décompression pour une petite seconde de répit avant le redémarrage .

Épicuriens du son et des cascades (Kim Gordon aurait adoré faire celle de « Amusing Glimmer »). S’amusant avec le calme pour mieux l’éclater, et nous avec (Wave Equation (Ode to)), Chalet s’offre aussi une séance de grand écart, mettant sa propension à tenir le choc à rude épreuve.

Comme le gamin bigrement bien emmitouflé sur l’affiche, pensez à vous protéger pour une séance de plaisir sonique et arythmique, comme si vous étiez avec Charlie Chaplin dans la ruée vers l’or, dans ce chalet à l’instabilité dangereuse. Chalet ne l’est pas, mais il secoue. Frappez à la porte et entrez.




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