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Après un premier volume paru en 2018, retour des aventures de Thierry Lolon (alias Band of Ghosts) et Martial Hardy (cofondateur du label Les Disques Normal, qui abrite – entre autres – Chapi Chapo et les Petites Musiques de Pluie, Mermonte et Les Marquises), en 13 titres ornementés par les claviers d’Hélène Pichot et dont les textes sont, cette fois, intégralement écrits en français.

Papapla quoi ?! Aux États-Unis, un « flat daddy » est la photographie en buste (ou en pied) d’un soldat en mission à l’étranger (promesses de paix et de prospérité), mais en taille réelle, collée sur un support en carton, que l’on installe dans le salon, près du canapé ou de la télévision, et comme ça les orphelins potentiels profitent de la présence de l’absent en attendant son (éventuel) retour. Attendrissant ou flippant, difficile de se prononcer. Et donc, « flat daddy » = papa plat = Papapla.

Le nom du groupe résume bien l’étrangeté qui parcourt le disque de long en large : à ce titre, « Sounds of Papapla volume 2 » a tout à fait sa place dans le riche et éclectique catalogue du label L’Église de la Petite Folie, familier des objets sonores non identifiés.

Si Papapla s’inscrit dans le courant « ligne claire » de la pop française des années 90 (Le Village Vert), des influences anglo-saxonnes en étoffent le spectre musical. Ici et là, une touche de Pavement (l’introduction de « La Mercedes Chocolat »), de Sparklehorse et de Lou Reed (dans son groove lent, « La Bête » évoque curieusement « Walk on the Wild Side »), ailleurs des références cinématographiques taquines (« Los Angeles 2019 »), le tout guidé par une voix au timbre apaisé, qui sait prendre son temps – parlé Michel Cloup chanté Mickey 3D – pour permettre à des textes soignés d’infuser, dans l’esprit de l’auditeur, leurs univers si particuliers.

Dans « Sounds of Papapla volume 2 », chaque chanson est un diorama : une part de nous-même observe le diorama tandis que l’autre s’y promène, se sentant de fait observée. Un singulier jeu de miroirs, entre deux réalités aux perspectives opposées, Jorge Luis Borges adorerait.




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