> Critiques > Autoproduits



C’est après avec visionné le très discutable documentaire Netflix sur le non moins discutable (disons indéfendable.) festival Woodstock 99, sorte d’acmé de la connerie croissante, et fin définitive de l’esprit indépendant, même si sur scène, c’était surtout une indépendance neuronale, que j’ai écouté « Dissociation » , album d’un trio franco anglais basé à Londres (deux Françaises et un Anglais) répondant au nom de A Void. Seconde livraison du trio composé de Camille Alexander à la guitare, Aaron Hartman à la basse et de Marie Niemec à la batterie, « Dissociation » est une œuvre « confinatoire », néologisme sur lequel je veux poser des droits d’auteur quand dans une dizaine d’années les sociologues à la petite semaine analyserons cette période, avec le recul famélique que nous prenons pour ces travaux. Il a donc été composé pendant qu’un virus venant d’un pangolin, nous bloquait tous, pour le bonheur de ces fameuses chaînes payantes. Car oui pourquoi cette introduction, alors qu’à l’époque de ce cataclysmique festival, le trio devait regarder la pochette de « Nerermind » avec le regard coquin de la découverte du petit jésus ? Avant tout, car A Void aurait pu se positionner sur la frise chronologique entre l’avènement de Nirvana, et la pétaradante et souvent insupportable fusion avec le metal le plus grumeleux. A Void serait a rapprocher du mouvement riot girl, à des groupes britanniques comme le Sleeper et l’épatante Louise Wener, américains comme Veruca Salt, et le chant virulent et attachant de Brenda Kahn. Cela aboutit à un effort de 12 titres, comme autant de pistes noires que le trio semble devaler avec un sourire aux lèvres. Certainement pas un disque nous envoyant vers l’avenir, mais une pause dans un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, celui des dernières plages d’insouciance avant la violence gratuite, la rage à la couleur du billet vert et l’avènement d’un cynisme de plus en plus visible dans les e-shop d’une industrie d’exploitation (pléonasme). Pas une révolution, mais au moins l’impression d’entendre trois musiciens qui en s’amusant nous procure des moments de plaisir, donnant au bon vieux trio guitare basse batterie le droit de citer, loin du chaos, proche du doudou.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.