Un an après « Tindouf » (Salué ici, et présent avec un titre sur le Volume 57 de nos compilations une tournée de plus de 100 dates, Savana Funk est déjà de retour avec « Ghibli » et toujours sur le label Garrincha GOGO qui à cette heure doit avoir des pensées fortes pour Edson Arentes. Avec « Ghibli » le trio composé de Aldo Betto, Blake Franchetto et Youssef Ait Bouzza, continue sa fusion, son multiculturalisme musical à des fins de partage. Plus brut que son prédécesseur, « Ghibli » semble prendre les alizées pour accélérer le tempo et surtout pour que les saveurs des voyages soient encore présentes, quand une nouvelle étape colore l’horizon. D’« Agadir » à « Madagascar » le trio semble être au cœur de la terre, se servant de la lave en fusion pour mêler tous les ingrédients de leur musique. L’exaltation a son paroxysme, le trio ne perd pas de vue que les frontières tendent à se refermer, et la mélancolie de « Lipari » est là pour nous rappeler que l’insularité n’est viable que si on possède un bateau pour s’ouvrir. Entre électronique, guitare groovy et rythmique aux pouvoirs d’un interprète ayant une centaine de langues à son actif, entre le Maroc d’ « Ifri » et son spleen enchanteur qui ne semble ne jamais vouloir s’arrêter, entre la dinguerie sauvage de « Madagascar », Savana Funk se faufile, pour aller à la rencontre de l’autre, s’influençant de ces périples, et de ces face-à-face comme avec « Boubacar » qui n’est pas seulement le personnage d’une terre inconnue, mais certainement le maillon essentiel de cette soif de traverser les mers et les océans. À l’heure du grand enfermement, Savana Funk donne encore de l’espoir et de la joie au cœur à ceux qui croient encore à la diversité. Le voyage de Savana Funk.