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Cette chronique est un exercice pas banal. Non seulement cet album ne comporte qu’un morceau de plus de 40 minutes (entre nous, soit dit, pour ce genre de performance, le cd a quand même un avantage sur le vinyle, pas de coupure en plein milieu pour tourner la galette noire, même si le milieu du morceau est ici une sorte de coupure bruitiste qui pourrait vous inciter à téléphoner à votre revendeur de chez Darty pour un problème sur votre platine cd), mais en plus, sa démarche de distribution a de quoi n’amuser que les heureux possesseurs de l’album Zaireeka, géniale folie des Flaming Lips. Car vous qui lisez ce papier et qui avez l’album, nous n’avons certainement pas écouté la même chose. Oui je sais, cela nous arrive avec une bonne partie de la population qui aime Coldplay, alors que les albums sont bons pour faire fuir les oiseaux dans les cerisiers, mais là c’est à prendre aux premiers degrés.

C’est en fin de compte très simple. En fait, il existe trois versions de la chanson (qui n’est pas le titre de l’album). Pour les amateurs de vinyles : il existe 33 exemplaires de chaque version. L’acheteur ne peut pas savoir à l’avance quelle version il recevra. Le groupe envoie un exemplaire au hasard. Chacune des trois versions a également une pochette différente.

Les personnes qui achètent l’album en version numérique peuvent choisir la version qui leur convient. En fait, chaque version est disponible séparément. Il s’agit de la même chanson, mais enregistrée dans un lieu différent, dans un contexte et un état d’esprit différents, et qui sonne donc différemment, même si les bases restent les mêmes.

Entre démarche artistique qui aurait sa place sur la plateforme Youart lancée récemment par Maurice Lévy, et véritable œuvre musicale à part entière, mon cœur balance.

Pour la musique, donc, ce sont des drones psychédéliques et du krautrock dans un format expérimental entre jams et l’improvisation. Le trio composé de Jonas Albrecht, Elias Bieri et Elischa Heller parle de krautrock sombre et sensuel, et la batterie n’est pas étrangère à cette délicate sensation qui titille le bas de notre dos.

Donc, au final, une expérience sonore, une démarche arty flûte de pan (l’album Unbewusste Liebe ne peut être écouté qu’au lever et au coucher du soleil !!), mais un moment passé à se demander si le moment que je venais de passer, n’était pas plus unique que d’habitude.




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