Qui est le groupe Lame ? Un jeune roseau, futur bambou, pas « naze » (sens détourné de l’ anglais « lame »), vraiment pas naze du tout. Mis au monde du rock par Etienne Sauvage voici cinq ans, le projet Lame s’est enorgueilli de trois tiges supplémentaires au fil des ans : Bertrand Gavroy (basse), Meivelyan Jacquot (batterie) et David Pecheloche à la guitare.
Un album hyper exigeant vient de sortir. Dans la tradition du rock anglo-saxon, Lame vient chercher les fans d’indie-pop là où ça fait du bien. On se souvient des Poni Hoax, mais aussi des Strokes, car les qualités de la production sur Up, Down, Aside sont évidentes.
Les huit titres de ce premier album ont été enregistrés au studio nantais Arpège. Des conditions « live » pour un enregistrement énergique. Elles mettent en avant le chant d’Étienne en langue anglaise. Cela fait peu quelques mois que le batteur Meivelyan a rejoint le groupe. L’ esprit de Lame n’en est que plus curiste (du groupe The Cure, pas des thermes) voire baudelairien, sur certains titres.
« The Way it is » sort du lot. On y devine l’humour doux-amer d’ Etienne, ses confidences fragiles et néanmoins costaudes comme ces bambous, boutures jetées à la volée à la surface d’une glaise prometteuse ; rhizomes insidieux, lettrés et jusqu’au-boutistes.
C’est ce type de morceau qui nous fait chavirer pour Lame, pour cette apparente légèreté - douce la brise, menaçant l’ouragan. Lame devenu bambouseraie sauvage au fil des années. Lame forêt sombre et profonde à travers laquelle les choeurs pop, la guitare et bien sûr la batterie jouent les esprits malins. « Earthquake » ravira les admirateurs de Franz Ferdinand (nous tous ?). L’album s’achève sur « The Gates of Eden » : Lame en pépinière first class.