Crémation ou enterrement ? Chat ou chien ? Fleur ou feu de camp ? En neuf titres, neuf propositions de nous réincarner avec le pari que relèvent Scott Hepple and the Sun Band. Quatre musiciens branchés sur du good old rock psychédélique 60s / 70s.
Turner Cody, à une époque désormais lointaine - et tout seul - avançait dans la même roulotte que nos quatre Anglais. Ils viennent de fêter la sortie de leur LP avec leurs camarades Duncan Lloyd, Pink Poison et Corvus and the Morning Star, à Newcastle-upon-Tyne. C’était il y a quelques soirs. On aurait aimé y être, nous déguiser en marguerite, en bohémienne, en ménestrel, emprunter un costume à la collec’ des Monty Pythons, que sais-je ?
À toutes les groupies de Neil Young, aux fans d’Herman Düne mouture vintage, et surtout, surtout, à celles et ceux qui sont fidèlement branchés sur Creedence, on ne peut que vous guider vers l’écoute de cet Ashes to Wildflower.
Dans mon jardin mon ami a planté un cerisier. Quand il sera parti, je pourrai répandre ses cendres au pied de celui-ci. La vie sans lui sera bien morne, mais comme dans mon coeur de hippie poussent et fanent puis repoussent et fanent puis repoussent plein de petites fleurs des champs, je sais que J.-P. renaîtra sous la forme d’un ver ou d’un arbre, d’un guépard, d’une rose, d’un cumulo-nimbus - ou peut-être d’un prof d’EPS, qui sait ?
Avec Scott Hepple on quitte la ville, on part sur les chemins de Grande-Bretagne, dans le passé, poulaines aux pieds. Tout le monde chante et gratte des cordes usées. D’où vient cette mouvance rétro-rock ? On ne sait pas. On cherche. On l’a vue apparaître en premier dans le graphisme, il me semble ; évidemment dans la mode, au cinéma (chez Tarantino ?) On l’a trouvée dans les friperies, et là dans le rock… je capte pas. Instagram + licorne + fleurs + néo-bab = non sens absolu. Enfin, que cherche-t-on ? J’ai un peu de mal à sauter des nineties aux sixties en musique, et vous ? Il semblerait que plus on avance vers l’ I. A. plus on recule vers les potagers et vers les composteurs.
Évoquant Oscar Wilde sur « Be yourself » le chanteur (j’aime bien sa voix, elle n’est pas tout à fait nasillarde, presque, mais non : juvénile), le chanteur - revenons à la citation : c’est-à-dire, si je me souviens bien… « Be yourself. Si tu n’es pas toi-même, qui d’autre le sera ? La place est déjà prise. » Ou un truc du genre. Be yourself… Oui mais qui est ce « yourself » ? Moi ou un conglomérat de bactéries vaguement présent au monde ?
Allez, encore un mantra, décidément, drôle d’époque que la nôtre. Une seule date en France pour vérifier de quoi sera fait le rêve que dealent Scott Hepple and the Sun Band (naturel ou chimique ?) : c’est le deux novembre.