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Pas de honte à l’avouer, même si un peu quand même, nous étions l’année dernière passés à côté de HELL.O.V.E., le second album de Norma, publié par le label Shortcuts Records : il a fallu un message (très) enthousiaste de Bleu Reine, qui depuis un certain temps fait chez nous l’objet d’une admiration à la hauteur de son talent, pour attirer notre attention sur la dernière vidéo de la musicienne toulousaine, mettant en scène l’addictif Bodyback, dont les paroles fermes (« I’m not his hobby, he’s my hubby not my bodyguard ») font du bien à entendre, dans un monde de brutes sous-éduquées abusant d’une musculature inutile.

Une nuit à Verdun dans un night-club pourri, je me souviens avoir dit à un type gaulé comme un camion que s’il ne mettait pas sa force au service de ceux qui en ont besoin, alors son avantageuse corpulence était inutile. La force doit aider les faibles, ce genre de trucs. Un bourre-pif plus tard, le nez en sang, je rentrais chez moi en riant : moraliser les crétins, à quoi bon ? Le clip de Bodyback est un OVNI d’une ambition folle, ne serait-ce que par sa durée (vingt minutes), sa mise en scène expérimentale, en noir et blanc (early David Lynch meets Paranormal Activity) et la quasi-absence de musique, quand bien même le trop peu entendu donne envie d’en écouter plus, et donc de se plonger dans les pop songs cousues main de HELL.O.V.E (voix délicieuse, textes malins taquins lucides, arrangements fluides, production inventive), mais pas trop non plus, au vu d’un court-métrage qui [spoiler alert] SE TERMINE MAL et sans prévenir vous poignarde le cœur (argh). Norma, sombre et néanmoins musicalement accessible, s’adresse aux mecs du monde entier : « You’re the real deal with your white wings and your halo, oh / But my body’s not a throne for you to stand on, leave my panties alone ». Examen de conscience en vue.




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