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« The Darts can’t stop, won’t stop ! ». Un an après la sortie du remarquable Snake Oil (on avait adoré) et une tournée européenne de longue haleine (j’ai raté le concert au Point Éphémère, la faute à une dent cassée), le garage band from Phoenix The Darts revient nous rosser les oreilles, avec le bien nommé Boomerang, incandescent quatrième album publié par Alternative Tentacles, mythique label fondé en 1979 par les Dead Kennedys. Poursuivant leur irrésistible ascension vers les sommets du rock’n roll, Nicole Laurenne (chant + Farfisa), Meliza Jackson (guitare), Christina Nunez (basse) et Mary Rose Gonzales (batterie) ont profité d’une pause pour enregistrer au Station House Studio (Los Angeles), sous la houlette du producteur Mark Rains (Hooveriii, Death Valley Girls, Hunx and His Punx), une nouvelle collection de brûlots évoquant les emmerdes – les gens, les situations – que l’on tente de tenir à distance mais qui invariablement vous reviennent en pleine poire. Le boomerang, on peut aussi décider ne plus le lancer et le planter dans un ampli, quitte à démultiplier les salvateurs larsens, ou au cœur de compositions acerbes destinées à alléger l’esprit enragé. Ainsi, en treize titres compacts gorgés de fuzz, The Darts exorcise la bêtise ambiante à coups de riffs malicieux et de mélodies addictives, sans pour autant mettre de côté ce qui fait leur spécificité : ne pas se cantonner au registre garage punk, relever la tête, digresser. Ainsi, après une ouverture de facture classique et néanmoins irrésistible (la trilogie Hang Around, Are You Down et Pour Another), Your Show – groovy, gorgé de soul, western – nous rappelle pourquoi Nicole Laurenne et ses ouailles sont plus qu’un girl band énervé à l’imagerie balisée - fringues noires, lunettes de soleil et tatouages. Le supplément d’âme, c’est cette capacité à creuser l’obscurité, à se l’approprier et la rendre émouvante, comme sur l’ensorcelant Slither, fête foraine malsaine que l’on verrait bien mise en scène dans un film de Brian De Palma, ou le swinging sépulcral Dreaming Crazy, danse mortuaire sixties à souhait, Nancy Sinatra is back. Alors certes, Boomerang est avant tout une géniale virée speed en terres soniques, mais The Darts, par son sens de la nuance et une théâtralité in fine sincère, passionne d’autant plus que rien ne semble calculé. Après tout, qui maîtrise vraiment le boomerang ?




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