Sans la moindre feuille de presse je vais vous passer la traditionnelle ritournelle qui fait honte à la fois à la géographie et à l’histoire, ne sachant rien de ce Benjy Ferree. Avec un regard vierge on peut toujours se faire une montagne d’une mouche comme un enfant face à un chien qui remue la queue. La mouche en question est joueuse, tirant le trait de ses changements de direction avec une application frisant le démarquage. Leaving the nest (chanson au bord du mythe) est un album sans passeport, un disque baroudant valise à la main, dans laquelle tout est en vrac, le linge pas repassé et les signes distinctifs seraient une anthologie du blues ravagée par l’humidité du voisinage d’un fleuve boueux, une biographie non autorisé de jagger pilleur de tombe et enfin les aventures de Tom Sawyer. Sans age Benjy passe son temps à raconter des histoires que seuls les gens sains d’esprits peuvent ne pas croire, les autres que nous sommes plongeront les oreilles les premières dans ce son sans éducation quasi en guenilles mais avec un aplomb donnant à ce blues une teinte centenaire. Jolie surprise.