La mise en ligne de cette rubrique m’installe dans une situation instable. Sachant que les artistes et groupes m’envoient gracieusement leurs diverses et variées productions, il m’est difficile de châtier ceux qui ont ce “courage”. Mais alors dans ce cas l’essence même de cette rubrique et de ce site s’évapore pour laisser place à une soupe de légumes fades. C’est pour cette raison que si la promotion est privilégiée, l’esprit critique doit rester et faire avancer plutôt que de brosser dans le sens du poil. Alors quelle est cette malédiction des avions et des aéroports et ce sans rapport avec le 11 septembre. Depuis le dernier U2 on a peur des avions qui partent ou qui arrivent, et cet opus d’Alpha jet n’ira pas à l’encontre d’un principe personnel, plutôt Europe by train que la tête dans les nuages. Si l’album débute on va dire positivement par l’acceuil d’une hôtesse de l’air, charmante et mettant en confiance, mais pas deux fois nous monterons dans ce coucou. Si musicalement les moteurs tournent à plein régime (ce qui ne veut pas dire que l’avion vole bien) le reste laisse franchement à désirer. Les textes frôlent parfois le mur de la platitude dans un bruit inconfortable car portés par un chant plus que limite. C’est d’ailleurs en cela que le groupe cite Sonic Youth en référence. Mais Alpha jet confond distorsion et distanciation oubliant les cours de primaire sur l’allégorie. Au second degrés cela peut passer mais ce n’est en aucun cas sa fonction première. Alpha jet se limite donc à un appareil dans lequel le commandant de bord est à mettre à la retraite ou en formation. Inévitablement évitable.