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Il n’a pas été simple d’imposer les morceaux de Dylan Municipal sur nos compilations, certains voyant en cet animal à poils hirsutes, une vague plaisanterie, voire une supercherie. Venant tout droit de chez Pilotti, Dylan a toujours eu pour moi l’essence même de ce que j’appelle le mieux vaut en rire, plutôt que d’en crever. Premier vrai disque, avec du son propre, pour les vieux (dylan nous propose d’ailleurs de les éduquer) courtermisme n’est pas la compilation des œuvres passées habillées pour passer l’hiver (si l’on excepte jeune dark) c’est un changement de braquet de Dylan, montrant ses muscles sous un débardeur vert pomme détournant plus facilement l’attention de ses mollets frêles. Courtermisme la chanson titre de l’album, est la rencontre entre Swell et Pierre la Police, un morceau éclairé à la ligne mélodique pure mais aux textes qui devraient laisser perplexes les lecteurs de Marc Levy. Dylan ne nommant pas, il joue de la parabole, des bifurcations sont posées à la hâte, prouvant qu’il n’est pas difficile de comprendre que psychic read the witch n’est pas éloigné de notre propre endormissement et passivité face aux robinets. Trempant le beau dans le pathétique ou le tragique ou le comique (saragorna titre oh combien proche de l’univers des premiers Lynch) Dylan perdure dans un style dont il est le nouveau représentant (le faussement drôle mais vraiment poignant un pote m’écrit des montagnes) celui de la chanson sans limites, explosant les rites comme le Velvet avec gift ou diabologum dans sa discographie quasi complète (ah le parfum). Tout monde ne pourra aimer Dylan Municipal, même pas Martine Aubry, mais il est important de savoir qu’il existe. Méfiez vous des contrefaçons. Enorme.