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  • 3 janvier 2007 /
    Idaho
    Report Live Idaho/ Le Loup à la Maroquinerie Paris 22/02/2008

    réalisée par Jim

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, alors que Jeff Martin annonçait il y a quelques mois sur son site la réédition de deux albums inédits (Alas et The Forbidden Ep), celui-ci projetait également une large tournée européenne avec plusieurs escales dans l’hexagone (la Maroquinerie donc, mais aussi la collection hivernale de la route du rock à Saint-Malo). Une bonne occasion pour la maigre mais fidèle sphère de fans que compte Jeff Martin de découvrir l’atmosphère vaporeux de l’américain sur scène, même si Idaho n’a pas la réputation d’être un groupe taillé pour le live. On notera que parmi ses aficionados, Idaho bénéficie d’un soutien de taille, celui du fondateur du label bordelais Talitres qui avoue qu’Idaho fait parti de ces rares groupes qui « ont motivé l’idée de créer Talitres et de sortir des disques ».

C’est d’ailleurs Le Loup, un autre groupe signé par la structure bordelaise, qui ouvre le bal. Loin d’être anecdotique, la prestation du collectif originaire de Washington a au moins le mérite de réveiller la centaine de spectateurs qui s’imprègne assez rapidement des mélodies rythmées offertes par le démonstratif Sam Simkoff. Conçus dans le même moule qu’Animal Collective et Grizzly Bear, les titres joués par Le Loup lorgnent parfois vers le post-rock sauce explosions in the sky et évoquent également les canadiens d’Arcade Fire sur les chœurs qui clôturent les morceaux de façon régulière. Cette introduction plaisante achevée, Jeff Martin se présente sur scène pour installer son matériel, seul, économie de moyens oblige. Comme il l’a souvent martelé par le passé, Jeff Martin est un perfectionniste qui a besoin de temps entre les morceaux pour accorder ces guitares (il paraît que les guitares à quatre cordes qu’utilise précisément Idaho se désaccordent plus rapidement qu’une guitare normale) et obtenir les bons sons. Bref, Idaho n’a jamais été destiné à être un groupe de scène, les concerts étant réduits au statut d’évènements périphériques.

Et la prestation de ce vendredi ne dérogera pas à la règle. En effet, si les mélodies, déjà somptueuses à la base, sont jouées avec une application exemplaire, le manque de rythme laisse une désagréable impression s’installer, celle que le concert n’arrive pas vraiment à décoller et donc à susciter l‘engouement général. Il n’empêche, abstraction faite des temps morts, Jeff Martin a fait encore étalage d’un talent injustement boudé qui pétrifie pourtant le commun des mortels. Accompagné par une section rythmique réduite au strict minimum (basse et batterie) ou seul sur scène, le songwriter alterne décharges électriques et douces rêveries en puisant largement dans son inusable répertoire et en affichant une maîtrise sereine des instruments, notamment des claviers. Au final, on pourra toujours débattre de la brièveté du set mais on ne s’épanchera en aucun cas sur sa qualité, humilité oblige.

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