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Pour commencer cette chronique, qui n’en sera pas une (chercher le nom d’un instrument !!! un !!!), je vais citer Cioran qui disait dans le « Syllogismes de l’amertume » deux points ouvrez les guillemets « Devoir de la lucidité : arriver à un désespoir correct, à une férocité olympienne ». Nicolas Tochet a de la férocité plein le corps. Derrière sa voix, son spoken word ce garçon cache des monstres froids, des blasphèmes sonores, des approbations comptables dans un monde où Enron serait la reine des entreprises. Après des EP qui avaient donné le départ d’une ère glaciaire de premier degré, Nicolas Tochet stimule le mercure lui psalmodiant des choses, que même un porte parole de l’UMP ne pourrait pas entendre sans verser une larme. Social et poétique, « Des Etoiles Plein Les Yeux » c’est ouvert à un ami d’écurie, Angil, à Cascadeur, et à une des sensations de ce printemps, Chapelier Fou. Avec eux, Nicolas ne voyagent pas en solitaire, mais ne prend pas non plus les rames d’un métro aux heures de pointes. Il évite les tics de ce style de musique, ne prend pas le blanc pour l’allier au noir, ne conjugue pas la révolution au présent pour le plaisir du souffle, ne gagne pas au jeu de gagner pour perdre. Certes on trouvera « La Lie De La Société » non loin de « Nos Espoirs », mais c’est que ceux ci ont gardé cet état de départ, pour ne se conclure que dans des rêves froids, loin des étoiles, qui elles brillent, même au dessus d’un ciel noir. On ne sort pas transformé de l’écoute de ce disque, on est juste abasourdi de pouvoir encore entendre le désespoir se dessiner dans l’horizon. Comme disait Cioran « Atténuer nos affres, les convertir en doutes, stratagème que nous inspire la lâcheté, ce scepticisme à l’usage de tous ». Une décomposition de précision.




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