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Récemment, un nouveau champion de natation est apparu, sortant de nulle part, sauf peut être d’une combinaison très spéciale, sorte de bottes des sept lieux pour nageurs. L’infini petit gagné, fait que lui sortira du lot. Pour Broadway, comme pour ce nageur, l’infiniment petit, le détail est poussé à son paroxysme, pour donner quelque chose l’infiniment grand. Une note de piano n’est pas là au hasard, elle est là car elle doit rencontrer une syllabe en O et que le scatch en apparaissant trois secondes plus tard lui sera la réponse au rythme de la boite du même nom annonçant le refrain. Un exemple de la complexité, mais surtout de la minutie de ce disque. Ne cherchez pas la sueur, elle sera épongée tout au long de cette partie d’échec, ce château de cartes qui pourrait voir sa beauté anéanti par une scories malvenue. Le plus remarquable c’est que le disque n’est pas froid, il pourrait presque sortir d’une maison en bois, dans laquelle le parquet servirait de sonnette d’alarme contre la rapidité du mouvement. Si l’on était grossier on parlerait d’un Depeche Mode désincarné (the key maker), un Depeche Mode qui ne chercherait pas son reflet dans du papier glacé. Instantanement une guitare joue de la tristesse d’un piano pour le rassurer sans lui prendre la vedette. Ce nouveau Broadway est une ode à la densification des idées, à l’imbrication des gestes idéaux, un disque maitrisé et beau. Beau oui, la pureté peut être belle quand elle se marie à une mélancolie qui transpire (il faut un lubrifiant pour préserver les rouages). Album sans égal, enter the automaton n’est pas sans nous rappeler la science du détail de Mark Hollis, l’économie à son paroxysme du futile. Un grand dique d’idées, comme un dogme dont la rigidité résiderait avant tout dans la recherche du plaisir plutôt que dans le plaisir de ne pas déroger à des régles. Magnifique.




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