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Outre certains disques magiques, mais pour le coup vachement datés, ce qui me vient toujours en tête quand je pense à Jarvis, c’est son escalade d’une poutre du plafond de l’usine de Reims, laissant voir, en dessous d’un costume plutôt classe, des chaussettes blanches horribles, celles avec les liserés rouge et bleu sur le haut. Aussi bête que cela puisse paraître, cet « incident » marquait pour moi un tournant dans ma perception de Jarvis, un type qui cache sous pas mal de maniérisme et de dandysme plouc, des trucs pas géniaux. En 2009 Jarvis est de retour pour un deuxième album solo, un album d’après rupture de contrat de mariage. Il est barbu, il a les mêmes lunettes que votre serviteur, et il ne semble pas porter de chaussettes blanches. Pour ce changement c’est Steve Albini qui est commande, comme pour masquer derrière le nom du producteur en bleu de travail, des complications pas si anodines que cela. Alors certes on ne pourra jamais supporter quand le grand gars de Sheffield devra lutter contre une musique qui ferraille dure. Certes on n’entendra plus jamais de sa part un nouveau « Babies » comme on ne croisera plus « Dry » chez PJ Harvey. Certes on se méfiera des histoires interminables, frisant chez Jarvis l’obsession, comme si un roman devait rentrer dans cinq minutes de musique. Mais ces méfiances de côté, on ne pourra que louer ce retour en très grande forme de Jarvis, capable de faire le grand écart dans son écriture, pour à la fois nous montrer ses chaussettes, et nous confirmer que la souplesse n’est pas synonyme de supercherie. Entre « You’re In My Eyes », « Leftovers » ou « Pilchard » (climax du disque) ces ont des confirmations que cet homme ne peut pas cacher une chose, son réel talent.




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