Le visuel est à l’image du goût d’Etienne Jaumet pour le vintage, le bizarre, le kitsch spatial. Des mains tendus vers l’espace et un paysage lunaire, une police de caractères rétro. Et La Visite emprunte son nom au deuxième titre de l’album (un homme raconte être arrivé une nouvelle en retard à la visite de son corps). L’ambiance générale est science-fictionnesque chez Etienne Jaumet, musicien et DJ hyper occupé, l’une des têtes pendantes de Zombie Zombie. Pour son second album solo après Night Music en 2009, il retrouve ses synthés et claviers analogiques, son saxophone et sa boîte à rythmes TR-808.
Cet album très personnel contient perle sur perle, huit titres ciselés par Etienne Jaumet qui flirte avec le jazz (superbe Modern Jungle). Ce n’est pas un album de musique de club, pour faire la fête, c’est un album pour explorer l’univers,voyager jusqu’aux confins de la galaxie en tenue de voyageur interstellaire, se libérer des contraintes d’espace-temps dans un vaisseau spatial propulsé par un moteur à vortex...
L’album débute en tension (Metallik Cages) et en une certaine étrangeté qui donne un goût psychédélique à l’album (La Visite), même si Etienne Jaumet ne se transforme pas en beatnik de l’espace pour autant... Au troisième et au quatrième titre (le bien nommé Module Mou), le rythme ralenti, comme si nous planions plus que nous ne volions dans l’espace. Puis nous refilons à la poursuite des comètes...
Etienne Jaumet sait faire parler ses machines d’un autre temps sans ni se moquer, ni plagier. C’est moderne et très malin. Et c’est sans nul doute un des grands albums de 2014.