Avec ce nom j’ai de suite cru que l’on m’avait fait une mauvaise blague en m’envoyant le nouvel album d’une chanteuse gospel de la Nouvelle Orléans, qui aurait poussé les portes d’un label indépendant en lui soumettant ses reprises de Radiohead et des Flaming Lips en gospel. Non Alberta Cross est un groupe d’anglais exilés aux Etats Unis, préférant respirer le même air que Neil Young, plutôt que celui moins vivifiant de Chris Martin. Si la musique est effectivement plus sujette à une consanguinité avec Neil Young, le Floyd, ce psychédélisme rock parvient à distiller des tubes incroyables, reléguant les derniers essais d’Archive au rayon surgelé de votre grande surface. De la chanson titre « Broken Side Of Time », tube qui vous ferait submerger un Stade de France, à « Rise From The Shadows » qui là vous permettra d’emballer la belle brune submergée pour un bouche à bouche salvateur, Alberta Cross se ballade entre deux styles, entre deux amours, ne faisant jamais l’un des deux cocus, parvenant à faire durer le mariage, vers des noces précieuses. Etonnant de lyrisme supportable (Bono prends en de la graine), « Broken Side Of Time » est une bonne surprise de cette rentrée, un disque duquel on n’attendait rien, sauf peut être qu’il nous décourage de pouvoir parler avec les attachès de presse de certains labels. Très bonne pioche.