Résumer la vie de BD Harrington, serait aussi impossible que de résumer le chef d’œuvre de John Kennedy Toole. A un age qui ne semble pas encore canonique, au vue de la photo de la feuille de presse, BD Harrington s’est déjà inventé plusieurs vies, totalement éloignées les unes de autres, avec probablement comme unique ressort de découvrir soit même pour mieux appréhender l’autre.
« The Kids Strays » est son premier album, probablement l’occasion de figer dans des chansons, les sentiments que peuvent susciter la route, les plaines blanches du Canada ou la promiscuité des mégalopoles. En passant de la liberté de l’écrasement de l’immensité du monde à l’étouffement des centres urbains, BD Harringon a apprit la respiration, maitrisant son pouls, ses émotions, ne dénaturant rien.
Armé d’une guitare et d’une bande d’amis qui doivent, eux aussi avoir connut le changement, BD Harrington nous propose des chansons au bord des larmes. Fermez les yeux, pensez à Dylan jeune chantant des morceaux de Lambchop pour la fête d’anniversaire de Bill Callaghan. Pensez à un vent doux qui masserait votre nuque alors que dehors, même les caribous restent loin des plaines enneigées.
Folk avant tout, la musique de BD s’est laissée inspirer par les rues tranquilles et bourgeoises d’un Londres moins bruyant, jouant sur « Secret Of The Scar » avec le fantôme de Lennon. Songwriter d’un road movie stellaire, BD Harrington est un citoyen d’un monde (le notre est trop vulgaire pour ces chansons) qui va de William Faulkner à Leonard Cohen, de Kurt Wagner à John Ford.
Le voyage que je vous propose ne se résume pas, il se déguste, il s’apprivoise et en définitive vous grandira. Grand disque.