> Critiques > Labellisés



On aurait donné cher pour cirer avec David Best (guitare et chant, " Miyagi "), Steve Lewis (synthés, " Fujiya ") et Matt Hainsby (basse, rien du tout) le banc de leur club de foot de Sunday League. Sûr qu’après le match et le passage inutile au vestiaire, ils seraient parvenus à force de blagues concons à nous faire oublier un temps notre incompétence crampons aux pieds (carrés). Un groupe qui chipe son identité à une chaîne hi-fi et au mister Miyagi de Karate Kid mais nomme son premier album en s’inspirant d’un roman de Nabokov, sait dérider, à n’en pas douter. Un grand écart lexical mais aussi musical que Fujiya & Miyagi réalise sans se déchirer les roustons sur l’ensemble de cette collection de singles additionnée de trois inédits : le trio de Brighton coule une dalle rythmique krautrock et pose un parquet-dancefloor qui appelle à la danse les nerds nourris à l’indie des 90s. Transparent Things (Grönland/ Differ-ant) enjoint LCD Soundsytem et The Orb à s’affronter aux Talking Heads et Kraftwerk dans une battle sans merci, Reebok aux pieds. Un Lp qui rend happy (monday to sunday, même les jours de pluie). Un peu comme la discographie de Daft Punk, de laquelle les Anglo-Américains de The Earlies ont sans doute tiré le titre " Harder, Better, Faster, Stronger" pour formuler l’axiome qui a conduit à la composition de The Enemy Chorus (Grönland/ Differ-ant), leur deuxième effort. L’écriture de ces onze titres aux confins du psyché-prog et de l’electronica paraît en effet plus dense et architecturée que celle de These Were The Earlies, leur réjouissante première sortie, et la production à la hauteur d’une musique que le groupe voudrait entendre résonner dans le cosmos entier. De l’introductif " No Love In Your Hearts " et sa rythmique batailleuse au duveteux "The Ground We Walk On" jusqu’à "When The Wind Blows" tout en torse bombé et accélérations contenues, chaque titre suit un plan en spirales qui laisse aux cuivres comme joués selon le mode de la fanfare et aux synthés profonds ondulant avec la régularité d’une vague, toute liberté d’expression. L’ensemble creuse la veine baroque tracée avec These Were The Earlies mais invente un idiome pop orchestral, enrichi et teinté d’une noirceur nouvelle. Il n’est jamais trop tard pour écouter The Earlies.

Portfolio




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.