La demande est faite nous devons économiser l’énergie, et Fukushima nous intime l’ordre d’en produire peut être autrement. N’en déplaise à Bob Mould, il est temps de couper le fil définitivement et de s’adapter à la sourdine inférant à l’absence d’amplification. Alors je sais que le temps presse, que le réchauffement est plus que climatique, que le dérèglement est plus qu’hormonal, mais coupons des fils avec attention, faisons un choix. Si le ciel se couvre, si la mer déborde, si le feu menace, mon courroux pourrait être pire. Donc faisons un choix au premier desquels laisser à Tremore le loisir de disposer de suffisamment d’énergie pour continuer sa quête vers quelque chose d’infiniment plus important que de conserver sur terre une espace en voix d’extinction (qui veut encore des chevènementistes ?). Tremore a pour but de combiner posture altière et tension rock, à l’image d’Interpol, de suer froidement sous un costume, tendant une arbalète vers eux même, rendant la tenue très épuisante nerveusement. « Bison » qui vous est offert sur une compilation ADA pourrait justifier à lui seul de construire une centrale atomique non loin du studio que Tremore utilise, afin de gonfler trois autres titres certainement moins achevés (des coupures de jus ?). « Bison » est à l’image de l’animal, fort, puissant, destructeur, mais aussi racé, presque félin (paradoxal pour un bison) carrément dominateur du terrain qu’il parcours.

Avec « Berlin » où rodent des fantômes (il y a toujours quelque chose dans l’air quand on parle de Berlin), ou « Shut Shut Shut » qui se relaxe, Tremore complète une gamme ne demandant qu’à se propager. Reste à nous tous de ne pas provoquer une coupure subite, de laisser à Tremore le droit de prendre dans la prise le sang de son style.

PS : Tremore est aussi présent sur le volume 10 des compilations ADA.