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Il est devenu très tendance ces derniers temps de faire dans l’electro-pop minimaliste en suivant les courbes oscillantes des James Blake ou encore des XX… Le londonien de Deptford Goth l’a bien compris et nous livre sans détour une musique légère et magique dans son album « Life After Defo »…

Et comment ne pas tomber sous le charme de cette pop incantatrice, cet art évaporé dont le londonien nourrit sa musique minimaliste ?… Minimaliste, oui, et pourtant, elle pourrait déplacer des montagnes… Telle l’eau qui traverse la roche, les 12 titres vaporeux de cet album vous transperceront de part en part et ne vous laisseront sûrement pas de marbre.

Mais voilà que j’en entends déjà qualifier cette musique de plate et ennuyeuse… Pour sûr, la géométrie variable de « Life After Defo » en perdra plus d’un en chemin, mais si il existe bel et bien une géométrie plane en ce monde, ce nouvel ovni de la pop en est le guide calme et serein, efficace et dissimulé… Cet album sera alors la meilleure façon de voyager à nouveau sur des variations en « 2D » : à l’heure des grosses productions gavées de fioritures à foison, ce son tranche finalement par sa beauté et sa décoration épurée… A tout cela s’ajoute un côté noir, une touche britannique transformant ce planisphère si calme en dédale de sentiers escarpés et sinueux dans lequel j’ai personnellement pris un malin plaisir à me perdre durant des heures.

Deptford Goth fait donc partis intégrante de cette nouvelle caste sur-inspirée des maîtres de la musique « minérale » dans laquelle il ne reste que le nécessaire, le beau… la « substantifique moelle » de Rabelais… Evidemment, en parcourant le travail brillant de ce chirurgien de la pop, on se rend rapidement compte que l’œuvre trempe, dès les premières secondes de l’écoute, dans la mélancolie la plus totale : une véritable épidémie touchant la profession me direz-vous ? Certes, nous ne pouvons pas le nier, mais cette profonde tristesse ne rend que plus intéressants les personnages forgés par cette nouvelle appartenance ; ces nouveaux chevaliers semblant désespérément user d’incantations ou de leurs voix spectrales sur les chemins désertés de la repentance…

C’est en écoutant de tels albums que je me dis : « qu’il est beau de faire de la musique à la fois si accessible et si complexe, si belle et si tragique, si transparente et pourtant si secrète … ».

Bref, à l’image de ces comparses, propriétés de cette nouvelle scène anglo-saxonne si excitante, cet artiste fait partis de ces prédicateurs silencieux et camouflés dont on aimerait les voir prêcher au cœur des plus gigantesques cathédrales…




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