Pour vous dire le mauvais esprit qui me caractérise souvent, j’ai pensé à un ersatz de la bande à Bono en voyant la pochette de cet album, avec un sosie de Romain Duris au premier plan, le tout ficelé par le kaléidoscope que Denise Fabre utilisait pour faire appeler les heureux possesseurs d’un téléviseur couleur à l’époque où Garcimore était vivant. Vous voyez où cela peut mener le mauvais esprit, loin très loin de la réalité, car Les Rivals n’est pas un groupe faisant des relectures de la bande à The Edge, et que si pour le coup l’idée était de parler d’un arbre, les Rivals seraient plutôt dans l’esprit d’en faire pousser une forêt entière, agrémentant celle ci de plante s’accommodant avec le psychédélisme, et emmenant le garage rock dans le Londres des années 60, ce qui n’est pas si loin de l’époque de la brave Denise.

Les Rivals est un disque flamboyant, dans le sens qu’il dispense des couleurs vives dans les onze titres qui composent ce premier album. Nous nous plairons à ressortir les franges de nos vestes pour entamer avec eux un « Take Me For A Ride » que nous maudirons de se terminer, car nous ne sommes toujours pas redescendu de celui ci. « Glory Days » sera le tube que l’on aimera chanter avec eux, charmant et avec une mélancolie qui transparait tout au long d’un album qui sans faire le fière à bras, est là avant tout pour nous bousculer avec la classe d’une époque où l’on traversait encore la manche uniquement en bateau.

Alors installez vous, mettez votre ceinture (« Hole In My Heart » bouscule comme un The Fall souriant et fêtard), et profitez pour vous changer l’esprit, vous purifier le cœur et le corps, le temps d’un disque qui s’écoute, on l’imagine, comme nous le faisions dans les années 60, sortant à peine de chez le disquaire, le sac plastique jeté sur « In my Bed » et la galette noire crépitant déjà sous un saphir qui aura le bon esprit de vous faire profiter d’une musique intemporelle. Un disque qui vous veut du bien.