Quel étonnant disque que cet album de Peter Piechaczyk, alias Peter Piek. Artistes aux multiples arcs pour sa flèche, Peter est ce que l’on pourrait appeler un maitre en matière de patchwork. Ce qu’il réalise avec son troisième album est une œuvre incroyable, une suite de mélodies, de refrains que nous pensons connaître par cœur, mais que nous découvrons ici, assemblés les uns aux autres, sans que nous puissions ne mettre la moindre référence ici ou là, trompés que nous sommes par les angles de vues, les aspérités.
C’est alors notre propre mémoire que nous sommes sur le point de mettre en doute sa faculté à nous restituer des souvenirs, car comment ne pas déjà reconnaître des chansons dans « Left Room » ou « Life Forever », comme si Peter Piek usurpait une signature en bas d’un livret.
Et puis l’évidence va nous noyer, le frisson aussi, le bonheur finalement. Comment se remettre de l’écoute de « Girona », avec cette voix que l’on pourra rapprocher de celle de Tom McRae (la feuille de presse parle d’un mixe entre Thom Yorke, Bon Iver et Sufjan Stevens). Ce morceau est parfait de bout en bout pour entamer une ronde suave avec l’élue de votre cœur, ou la future.
Et le patchwork de nous emporter tout au long des douze titres, si on excepte la chanson titre « Cut Ot The Dying Stuff » et son refrain qui arrive mal, qui semble ne pas bien se poser sur les premières couches. Mais sinon c’est un sans faute de bout en bout, frisant par endroit une perfection qui doit foutre les chocottes à ceux qui s’aventureront sur ce terrain, un disque que nous retiendrons pour les années à venir, sur lequel nous reviendrons souvent, et c’est probablement le plus bel hommage que nous puissions rendre à un disque électro pop rock, qui sous des traits presque conventionnels dans le fond, nous aura finalement interrogé sur pas mal de choses sur nous. A Découvrir Absolument.