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Lire cette chronique ne vous donnera pas un bon aperçu de ce qu’est la musique de Skully Circus. C’est un peu con, sachant qu’elle est écrite en toute logique pour ce faire, mais le mieux, je vous assure, c’est d’aller directement écouter Hear Us Symphony plutôt que de vous polluer l’esprit par avance. Revenez quand vous aurez fait votre devoir de bon auditeur. Si toutefois vous préférez vous gâcher la surprise dans le but d’être certain d’avoir envie d’entendre cet EP, libre à vous... Mais vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenus.

Complètement schizophrène. C’est le descriptif qui vient en tête lors de la première écoute de cet EP 4 titres relativement barré. Après un premier titre sorti un mois plus tôt (Take A Ride, qui débute comme une chansonnette pop un brin trop facile et qui se termine en rock bourrin sans crier gare) il est en effet impossible, lors de la première audition, de savoir où l’on met les pieds avec Hear Us Symphony. L’on croit comprendre, dans les premières minutes... et en fait non. Tout se joue à 3’18. Jusque là, on avait affaire à un morceau de progressif dépressif au rythme assez lent et saccadé. Mais quand arrive cette grosse caisse étouffée et ces nappes syntéhtiques, l’on perçoit alors son erreur, cette même foutue erreur qu’il est trop souvent facile de faire : se reposer sur tout ce qu’on a déjà entendu par le passé pour "genrer" un morceau avant même qu’il soit fini.

Là réside le concept même de cet EP : mêler les genres, dissiper les frontières musicales. La pochette annonce la couleur : un masque hybride composé de quatre parties de quatre masques différents qui constituent chacun un volet de Hear Us Symphony. Simple mais efficace : bienvenue au carnaval. Car ce n’est ni plus ni moins qu’une mascarade, au sens propre du terme, que cette symphonie post-rock sortie des cerveaux du groupe parisien Skully Circus.

Mais ce n’est pas parce que la sensation de folie qui se dégage de toutes ces pistes est savamment orchestrée, que celle-ci n’en demeure pas moins belle. Au contraire : les enchaînements sont suffisamment bien placés pour que tous les styles employés s’articulent sans bavures et sans dissonances. On se laisse facilement embarquer et, la surprise passée, on intègre rapidement le délire, cette "bataille entre doutes et certitudes" comme le décrivent eux-même les mecs de Skully Circus. Même s’il faut bien reconnaître que les deux pistes majeures de cette symphonie sont la première et la dernière, les deux autres ne déméritent pas et font office de filtre révélateur. Un peu comme dans Echoes de Pink Floyd : s’il n’y avait pas ces longs cris stridents au milieu du morceau de vingt-trois minutes, celui-ci ne serait pas aussi majestueux.

Ainsi donc, Hear Us Symphony est une pièce bien orchestrée, en quatre actes indissociables les uns des autres mais qui ont chacun leur identité propre. C’est un beau morceau de bravoure qui, à en croire les communiqués du groupe, annonce un véritable album à venir. A suivre de près.




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