Castor et Pollux Troy ne sont pas là que pour rigoler. Castor et Pollux Troy, affublés qu’ils sont de masques aussi terrifiants que la transformation en porc de prisonniers dans un péplum de mon enfance, les deux frangins Antoine et Nicolas Puaux sortent des ténèbres une émanation de Narrow Terence.
Un son monstrueux, des cris, de la sueur emmenant ces chansons, dont une reprise d’un des classiques de Bästard (Travelgum) vers des abysses sonores, nous plongeant les oreilles dans un acide soigneusement mélangé avec des sucreries que nous picorerons dés qu’elles se présenteront, tel un pac man gobant des billes jaunes avec les fantômes aux trousses. C’est bien cette impression que nous avons tout au long de ce EP, avec le diable et ses sbires à nos trousses, dans des tunnels habillés avec goût, comme ses refrains qui resplendissent dans cet univers au premier abord inquiétant.
Les deux frangins s’amusent à nous faire peur avec des clins d’œil mieux dissimulés que ceux de Vincent Lindon, oscillant entre une reprise des fondamentaux allant de June of 44, Jesus Lizard ou Nirvana (The Most Splendid Failure) et une ambiance de cabaret de fin du monde, comme une bande son parfaite de la série des livres sans nom, humour, gros rock et classe absolu quand il s’agit de nous filer le frisson (Lilah’s On Fire (Vacarme Remix)).
Machine de guère pacifiste mettant un nez rouge sur des canons surpuissants, Narco Terror est aussi, et c’est peut être bien là l’essentiel, la sortie rock la plus percutante et intéressante de ces derniers mois, une irrévérence jubilatoire dans un milieu trop sérieux. Une addiction assurée, une musique psychoactive. JU BI LA TOIRE