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  • 5 mars 2007 /
    Elysian fields
    “queen of the meadow”

    rédigé par gdo
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Une femme gouvernait le monde dans un poème pour enfant. Cette reine, qui ne voulait l’être rendait hommage à tout le monde, même des communautés autres, même de façon sibylline (black acres) mais elle le faisait. Elle donnait toujours envie à son peuple l’envie d’être aérien même quand le temps était mauvais (bend you mine) et ridiculisait les sorcières méchantes de la trempe de la noire shivaree. Elle savait aussi très bien nous charmer, tout en nous mettant en garde (hearts are open graves), donnant dans le pj harvey licencieux et suave, pour nous rappeler que les histoires d’amour finissent généralement mal. Elle savait aussi créer le désir et s’adonner (rope of weeds) dans un cabaret très enfumé, à une posture licencieuse, croisant et décroissant ses jambes sur une chaise à l’envers, pour un vrai bonheur de perversion auditive et suggestive. De son piédestal elle savait aussi nous attendrir, fatiguée ou lascive (barely recognize you) on ne sait pas trop, nous dégustions de fruit acide et montagneux, duquel la chute des sens est possible. Dans sa grande bonté, elle laissait la pure merveille du moment (queen of a meadow) à vous mettre la chair de poule pour les trois siècles à venir, à son confident. Puis elle déclamait une longue épitaphe (cities will fall) sur nos tombes futures, avant un blanc immaculé de quelques minutes duquel perçait un signal, comme une balise de détresse après la tourmente de la destruction beautée est venue au monde comme une reine tout en amour de son peuple de fidèle, se roulant dans l’herbe. Magnifique.