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Il y a dans ma petite compatriote d’univers illimité, une énergie qui se rapproche surement de la force d’une fontaine de jouvence, du sempiternel tobogan du parc, de ce mouvement eternel qu’est la course vers l’enfance, course énervée de pas de chats en tout sens pour tous sens. Il y a une jeunesse infinie qui tend a rajeunir, et qui pour cela se nourrie de fraicheurs et de lampions chinois qui jonchent les cieux nocturnes au-dessus des mers, d’étoiles filantes emplies de souhaits, d’images en super 8 d’une fête d’anniversaire en arrière où les gamins et gamines invités assis devant les assiettes pleines de crèmes battent le rythme de leurs paumes de mains sur la nappe des jardins, jeux de mains parfois ethniques, parfois sauvagement doux, il y a dans Maïa, l’énergie du bien-être, la force des commissures élevées, des joies auditives, des liesses timides. Notre déjà bien connue américano-franco-Barcelona-neverlandaise (se jouant coude a coude le prix Impala de musique Indie de 2011 avec Sigur Ros et Adèle) laisse passer entre ses doigts de délicates petits plaisirs, des ruisselets de larmes abandonnées qui se transforment en couleur de ciel, tout ce qu’elle touche, touche le cœur de tout, dans la simplicité de ses harmonies de voix et ces mélodies sages et légères, armures de feuilles d’arbres pour ses mots d’airs envolés, d’amours étincelants dans des prairies ouvertes aux curieux regards des loups, et des petites danses qui ont l’empreinte des réveils d’étés, les joues aux soleils, illuminées de nectars d’instants, et des pyjamas éthérées qui laissent caresser les faisceaux de lueurs, là tout n’est qu’ordre et beauté, Maïa, sourires et frissons. Notre bien connue fée clochette revient marcher sur les nuages avec ce nouveau disque « You’re the waves » où elle déclare l’amour comme l’aime notre creux d’oreille, et nous sommes ces vagues qui viennent lécher sa voix et l’ambiance saine de ses contes, qui ne rêvent que de s’échouer sur le rivage de ses solfèges éclatants. Maïa, ne cherche pas les problèmes, n’élève pas la voix ni met le poing sur la table, son ouvrage est tout autre, son combat est celui qui provoque des frissons de bonheur sur nos échines, son ouvrage sont des féeries pour apaiser nos brisures et poser du mastic de belles notes sur les fissures qui croissent. Son art est celui des poudres de la fée clochette. Maïa maitrise images et sons, faisant des sons des images et donnant aux images des sons, aidée dans cette étape par Van Rivers (magnifique travail pour Fever Ray) a qui l’on doit la profondeur des lieux qu’envahie notre multi-instrumentaliste et vocaliste enfantine éternelle pour nous offrir des petits flacons de cette jouvence, que l’on boit jusqu’à l’ivresse du grandiose plaisir. Maïa vient donc dotée de potion nous regorger de tranquilles rires, simples instants de fêtes internes.