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C’est un mantra, une phrase comme un déclencheur. À la fois évidente, hédonisme et révolutionnaire « Même si ce n’est qu’un rêve, pourquoi ne pas le suivre » donne le ton d’un disque qui se joue tout autant de la mort que de la vie monotone, conjurant les mauvaises ondes du quotidien. J’ai beaucoup pensé au virage de Yann Tambour à la fin d’Encre. Brome serait le chainon manquant entre Encre et Thee, Stranded Horse avec comme liant évident la langue, la poésie et l’Afrique. Le sens de la description est chirurgical sans être froid. Tel un explorateur du 19 éme, Brome nous décrit ce qu’il voit, rendant à la poésie une forme de naturalisme plaisant, s’éloignant des carcans castrateurs. Sur « Grand Bois » pas de dogme, pas de règle, mais l’envie d’happer l’air du temps pour mieux la retranscrire en œuvre musicale multiple. Ce n’est pas un style qui traverse ce disque, mais une myriade, allant du rock au post rock en passant par le spoken word, sans jamais pour autant s’adjoindre la facilité du moine copiste.

Tout est dit dans « Malgré la fatigue le fardeau du travail la dignité est toujours de mise, et moi assez de vivre dans des chansons ». Brome semblant presque s’exclure de ce qu’il décrit, quittant le paysage, la scène, ayant ce pas de côté non pas du voyeur, mais plutôt celui du conteur fasciné.

« Grand bois » est un grand disque d’une époque, un reportage mettant les Yann Athus Bertrand de la société spectaculaire là où il devrait être dans les poubelles du capitalisme crade. Un mantra, un disque vaudou et important. « Même si ce n’est qu’un rêve, pourquoi ne pas le suivre ……… »




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