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Trois ans après sa sidérante exploration spatiale Stellar Fantaisies, Tara King Th est de retour dans notre atmosphère et nous plonge dès l’ouverture Response to the Digital Shades dans un univers électronique et digital vrombissant tel un essaim d’abeilles en pleine activité où les différentes candidates à la couronne (toutes croisées au cour des derniers mois sur les autres projets du label Petrol Chips) viendraient apporter leur note personnelle pour nourrir le projet ( et probablement les obsessions) du groupe.

Les voix féminines qui apparaissent tout au long de Mathématique sont en effet une des grandes forces du disque. Ainsi, Lynhood, pose sa voix douce sur un texte teinté d’un voile de perversion qui lui va bien sur Charming Lunacy avant que Brisa Roché ne prenne le relais pour venir claquer avec Shut Up Baby ! un tube pop 60’s à faire pâlir d’envie tous les groupes en -ettes s’étant collé au genre depuis soixante ans.

Hera T. Davis, par la suite, nous hypnotise de sa voix enchanteresse pour nous attirer vers le vertigineux Maze qui marque la première inflexion vers le champ cinématographique qui sera, au delà de la sublime illustration visuelle du morceau, encore plus lisible sur Parallel et Dans l’ombre des fantômes titre présent sur le volume 51 de nos compilations sur lequel Vestale Vestale n’a même pas à forcer pour nous envouter totalement.

Deux titres, cinéphiliques en diable en forme d’héritage parfaitement assumé, digéré et approprié des compositions de François de Roubaix ou des bandes originales qui accompagnaient les giallos de Mario Bava ou Dario Argento dans les années 70. Un peu comme Hélène Cattet et Bruno Forzani avec le sublime L’étrange couleur des larmes de ton corps en 2013, au delà de signer probablement l’un des plus beaux titres de l’histoire du cinéma, offrait une interprétation et un hommage aussi personnels qu’inégalés à ce jour aux deux maitres italiens.

Si les voix sont effectivement un atout majeur ( ok, je suis amoureux, j’avoue…oui, oui, toutes…m’en voulez, pas…un mois de confinement…,bref…,je m’égare…) les compositions sonores sont également d’une richesse et d’une variété que les écoutes successives soulignent notamment sur le triptyque instrumental final Sonate électronique, Melodica Arithmetica et Aurora titre soutenu par un dernier vrombissement répondant à l’ouverture du disque.

Une conclusion parfaite à ce Mathématique qui, même si il est bien difficile d’élire à son terme une reine à l’issue de ce tourbillon vertigineux, apporte à minima une nouvelle preuve du fabuleux et essentiel dispositif génératif musical qu’est devenu Petrol Chips depuis sa création. A Découvrir Absolument.