Projet d’une partie de Cocanha, sortie sur l’ambitieux et fureteur label Pagans, Choc Gazel ne s’éloigne pas de l’ancrage régionale et traditionnel du label. Mais le projet est un disque aux influences musicales qui elles sont plus à chercher dans une musique populaire internationale, dans les recoins d’une musique écoutée, entre une folk solaire, slow core, indie pop et des entrées dans une dissonance jamais agressive toujours à propos.

Le chant de Lila Fraysse lui oscille entre lyrisme, incantation, implorant parfois, émouvant souvent (« Come Wander With Me » qui vous pouvez retrouver sur le Volume 51 de nos compilations.) nous amenant dans des contrées inventives et pleines d’audace comme sur « Matin » qui tue la monotonie, véritable morceau qui semble se construire comme une œuvre de Gaudi ou Dali, l’édifice défiant les règles.

L’album est comme une rencontre entre un volume des rareties de chez Geffen, des sonorités échappées de chez Constellation Records et le patrimoine défendu par le label Pagans. Il en ressort des chansons qui en s’éloignant d’un carcan, en juxtaposant des périodes et des influences diverses, produit un brassage étonnant, s’approchant plus prêt de Low que du régionalisme. Choc Gazel signe un disque d’ouverture rafraîchissant. L’étrange Été de Choc Gazel.