Les Flâneurs est le projet d’Alessandro Marchetti plus connu pour sa participation au groupe Il Disordine delle Cose. « A Long Season » son premier album, est un disque inclassable par son style, mais que nous pourrions ranger dans la catégorie des disques ouverts comme un club sélect dans lequel des invités viendront offrir leur talent. Totalement hétéroclite, changeant de langue de style, de traitement, le disque garde une certaine forme d’homogénéité, mais diffuse. Comme cette femme sur la pochette sur le quai du métro de New York (« Dark Souls » pourrait y avoir été enregistré avec le crissement des roues sur les voies.), nous prenons les wagons sans nous soucier de la direction, mais plus de la manière dans laquelle nous allons entrer dedans. Car tout est affaire de style ici, surtout quand il est question de référence et de clin d’œil (comme celui à Piaf sur « Un jour Ici »), de posture, mais dans l’ambition de construire une vraie chanson. Il n’y a pas de démonstration comme un sur le podium de la fashion week, mais une suite de propositions diverses et variées. La pop éclairée et évanescente de « Your Days », « Saint Stephan » comme une rencontre entre Goldfrapp, une rythmique tribale et un chœur gospel, « Hold Me » comme le meilleur de Air qui se frotte à l’excellence pop, ou « On y Va » dans un western hybride entre Paris et le grand large. Autant d’exemples de la multiplicité d’offres de ce disque, pour un projet qui porte à merveille son nom. Prenez le wagon.