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Trio formé par Xavier Machaut (auteur et chanteur grenoblois), Valentin Ceccaldi et Quentin Biardeau (tous deux membres du Tricollectif, référence du jazz contemporain français), Pelouse pourrait bien vous couper l’herbe sous le pied quand il va s’agir de mettre dans le trousseau du petit dernier qui va intégrer l’internat, un disque, comme un passeport pour l’adulescence. Alors que vous pensiez lui ressortir vos disques de l’époque Lithium, des soirées de la future génération X, Pelouse fait un strike avec vos certitudes et vos poncifs sclérosant digne d’un livre de Fred Carot.

« Bowling » est un disque de télescopage, comme un jeu de quilles jouant avec les règles de l’apesanteur après avec fait connaissance avec une grosse boule noire à la bienveillance relative. Sans paralyser l’auditeur, Pelouse le déstabilise, et ne lui fait que des leçons d’immoralité, dans une temporalité et une unité de lieu dépourvue de la moindre liaison avec ce que d’aucuns appellerait le bon sens de l’éducation.

Il s’ouvre sur "Nous Sortirons par le Haut", un vœu, une déclamation pleine du désir d’un envol. Sans paralyser l’auditeur, Pelouse le déstabilise, et ne lui fait que des leçons d’immoralité, dans une temporalité et une unité de lieu dépourvue de la moindre liaison avec ce que d’aucuns appellerait le bon sens de l’éducation. Avec « Les Frites », Pelouse donne tout son sens à son disque, une forme de surréalisme, ode à ce met plébiscité. Le frisson nous arrivera par « Oostende » , quand l’imaginaire rencontre les armoiries fantomatiques, pour une mélopée à la frontière du réel, dans les pas d’une Laura Cahen magnifique. Avec « l’annonce » , c’est Albin de la Simone qui se trouve plongé dans un univers où l’absurde se confronte à une sorte de mythologie née de la science-fiction. « Restera ça » est une rencontre extraordinaire entre Dominique A et son Doppelganger combattant avec son adolescence. Et on continue à nous enfoncer avec « Je Vous Aurais Suivie », ou la poursuite presque létale, car au bout, la vie semble ne tenir qu’à un fil, celui de l’amour impossible. « Restera ça » ou la ballade tendue prés d’un rade tenu par un Miossec débarrassé des codes. « La Montagne » est une randonnée, et avec Pelouse, celle-ci prend un caractère presque mystique, mais aussi hystérique, fatalement déstructurée à la recherche des frontières de la mort. Le trio nous quittera alors avec « Peu Importe Demain », l’amour physique n’a pas d’issu, sauf chez Pelouse, elle tournoie et entame une danse divine, faisant fi des regards.

Sans faire la leçon, Pelouse désaxe l’axe de rotation de nos vies, et offre des lignes de fuite à ceux qui sont en passe d’entrer dans la leur. Strike poétique.




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