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En se libérant des contraintes qu’un auteur producteur fini par s’imposer, une libération créatrice peut naître, amenant une forme de bonheur. Parti il y a de cela trois ans, Sam Mehran avait entrepris cette libération avant que la mort ne l’emporte. « Cold Bew » est le témoignage de celle-ci. Compilé par son père et des proches, il est le témoignage d’un génie dans le plus simple appareil. Sam s’est débarrassé de son équipement de producteur, se plongeant à corps perdu dans des chansons à la brièveté qui n’a d’égal que sa fraîcheur.

« Cold Brew » n’est pas un exercice de style, mais des compositions signées avec du style. Chaque morceau est une pépite qui s’impose dés la première écoute, avec même la sensation d’avoir à faire à quelque chose qui pourrait s’imposer comme un standard (Loungy) que nous fredonnerons bien après que le hit du moment soit oublié des foules abreuvées comme des animaux avant l’abattoir.

Il y a quelque chose de l’esprit que James Murphy a su insuffler avec son LCD Soundsystem, donner au rock, au post punk, au rap et j’en passe, un souffle, réanimant des styles au souffle devenu court (du coffre, il vous en faudra pour monter dans le jubilatoire manège qu’est « Normie ») . À l’instar du « Clownmaster » de Sugar et autres écoles buissonnières du conformisme (mercantile) obligatoire, « Cold Brew » est peut-être le précurseur d’une démarche qui n’est pas éloigné du dogme écologiste, faire mieux avec moins, se rapprocher de soit. Avant de nous quitter Sam Mehran a choisi d’ouvrir son jardin pas si secret, mais pas du tout banal, zébrant notre ciel de riff de guitares (Steelsie, 70.......) comme des étoiles filantes jamais désintégrées, des espiègleries évocatrices (en écoutant « XYLO » l’envie de retrouver des envies enfantines se fait jour). La liberté de création n’a pas de plus bel ambassadeur que ce disque.




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