> Critiques > Labellisés



Sur la pochette, elle nous toise comme une actrice perdue dans le malaise de Mulholland Drive. Froide avec sa voix aux contours métalliques, Erica Nockalls, s’ouvre petit à petit, armé de son violon et de son envie évidente de nous sortir de notre zone de confort pour nous envoyer dans un endroit qui ne serait pas loin d’avoir la note minimale pour les habitués d’un tour operator. Produit et mixé par Jean-Charles Versari, ce troisième album pourrait être une suite de l’after punk dans un royaume glacial, ressemblant à s’y méprendre à la planète de Superman avant explosion.

Avec des supers, pouvoirs, Erica prend un plaisir presque machiavélique à dégommer la pop, à la retourner dans tous les sens, lui faire tourner la tête jusqu’à la chute tel un derviche tourneur amateur (Eiffel’s Eye). Mais cette musicienne accomplie n’est pas ici que pour torpiller notre univers, elle sait faire jouer sa fragilité, n’hésitant pas à nous faire explorer de grands espaces (The Dying Snow). Sinueuse comme un serpent nous chassant, elle nous mord pour nous injecter une forme de morphine euphorisante (House of Erica) s’étirant, dansant devant nos yeux éberlués, nos oreilles possédées, et nos mains attachées dans le dos autour d’un poteau. L’austérité radicale, laissera progressivement place à quelque chose de plus emballant, et de plus pernicieux dans sa façon de nous faire perdre nos repères et de nous laisser prendre par des sons qui tout en venant d’une Afrique rêvée se serait rafraîchis dans les tumultes du voyage au-dessus de nos têtes. C’est un disque aux entrées multiples et à la perception sans cesse changeante, qui m’interdira donc de vous assurer de la nécessité de l’écouter, mais qui proposera de vous jeter dessus pour l’expérience. Erica Empire




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.