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Après deux disques sortis en 2014 Passage Secret et 2019 Jesus Weint Blunt sur le label Herzfeld, Rémy Bux alias KG revient une pandémie plus tard avec ein mann ohne feind toujours ancré en sol alsacien mais du côté de October Tone cette fois ci.

Au delà du changement de label, ce nouvel album se démarque de ses deux prédécesseurs par une inclinaison plus affirmée du côté électronique (le chant est ici presque absent ou mis au second plan) sans totalement se délaisser en sous bassement de l’influence du combo guitare-basse-batterie en mode noisy-shoogaze qui vient le plus souvent, dynamiter en leur sein chacun d’eux ; brouillant ainsi les pistes menant vers une affiliation à un champs électronique trop clairement identifié ou identifiable.

Il garde néanmoins en commun avec ces derniers un éclectisme et une ouverture aux influences sonores et culturels toujours aussi fascinante qui se retrouve dès l’ouverture ayna youjadou al mirhad ? qui, après deux minutes sous influence de musique et de chants traditionnels orientaux envoie un beat électronique qui se prolonge sur la barrière de la peau en mode dancefloor épileptique pimenté d’une salve noise à partir de son second tiers. Principe que l’on retrouve un peu plus loin sur le non moins réussi les hommes mentent, les chiffres non.

Si le versant très dansant reste très présent, notamment sur B14715 au beat martial ou sur ruf mich an un peu plus loin, geheimhühnchen qui s’en suit, explore une veine plus apaisée d’un pop synthétique contemplative qui se retrouve également on mode majeur sur lunik x, en arrière plan de morgen oder nie ou en amorce de s.p.e.c.t.r.e. 11.

Ce morceau, peut-être le plus fascinant du disque, après une ouverture downtempo, bascule sous l’impulsion d’une ligne de basse d’abord discrète et d’une rythmique allant crescendo ( au même rythme que les hanches, les pieds et la tête de tout être normalement constitué) vers un final totalement euphorisant. Addictif.

Depuis son dernier disque, une pandémie et une guerre ont fait voler en éclat bon nombre de principes accélérant par la même une confusion généralisée des repères qui peut devenir oppressante. La confusion sensorielle que nous procure l’écoute répétée de ein mann ohne feind est elle des plus stimulante, et de fait une sacrée bouffée d’air. Et de savoir que KG, derrière cet artwork pour le moins troublant voir un poil anxiogène en première approche, est toujours bien là pour nous chahuter et nous faire danser est elle, des plus réjouissante.

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