Montréal a depuis quelques années la chance de voir fleurir des groupes qui dénotent dans la production contemporaine, comme si un vent de liberté créatrice soufflait sous ces latitudes. Le duo Coco Méliès est une découverte pour nous. Avec ce troisième album (après « Lighthouse » en 2014 et « The Riddle » en 2017) le duo nous présente « Nothing Goes to Waste », savant mélange de folk et d’electro (très timide). Aux services de bonnes chansons construites sur les cendres d’un passé révolu, Francesca Como et David Méliès déploient des trésors de méticulosité pour ne pas tomber dans une grandiloquence qui pourrait nuire tout autant au propos qu’aux créations elles même. Il n’empêche, que sur la longueur (l’album fait presque une heure.) nous perdons le fil de l’attention, l’enchaînement des titres nous installant, non pas dans une torpeur, mais dans une léthargie que « By The Lake » nous fera sortir. Plus qu’estimable, l’album sait faire l’économie des excès, mais pas celui du choix. Nous entamerons donc une rêverie plaisante, loin des tumultes apocalyptiques qui semblaient être la marque de fabrique de nos amis nord-américains. Voyage dans la lune.