Gratuit. Meilleur nom de groupe, de projet, en cette période où le mercantilisme en germe depuis les années 80 a fini par avoir nos peaux, a fait des idéaux les premières pelletées pour le recyclage vers le grand n’importe quoi.
Gratuit est là, « Là » est le nom de ce troisième album. Je me lance alors. Ou je m’élance. Vais je m’élancer lent, ou y aller sans une quelconque retenue de façade et de coutume ?. Alors j’y vais, j’accélère et je l’affirme, droit comme le i de Gratuit, « Là » est un petit frère des grands disques du courant de pensé (?) Esthétique (?) poétique (?) de la mouvance dite toulousaine, pour ceux qui font de #3 le big bang avant le grand tout.
« Là » ou la force du son au service des mots. La force des mots au service de la poésie. La poésie au service de nos vies. Nos vies, gratuites mais aux blessures payantes. Il cri. Il est blême. nous sommes effarés, terrassés, décomposés, subjugués, obnubilés par l’envie d’en entendre plus. Les mots sont lourds. Ils tombent, creusent. Les crevasses se lézardes. « Attendre » quoi ? que la fin vienne nous chercher une bonne fois pour toute, ou hurler de façon définitive. Vous la voyer monter la chose ? la fureur ? vous le voyez le bouchon « Là » ? il va finir par exploser. Le joint de cocotte minute ne va plus pouvoir retenir la pression. Que faire alors maintenant. Tenir avec les mots, ces mots lourds ? difficile sans écraser les autres avec, non ? A force de s’être tenu à des mots vides tout craque de partout. Ah il est beau ce corps dépecé par l’équarrisseur hilare qui voudrait nous guider vers cet au-delà que nous ne voulons pas voir. Ne plus rien regarder. Ne plus rien toucher, même le coeur des hommes. Il faut essayer quand même de revenir, de reprendre le cours de notre vie ? oui en quelque sorte, mais pour faire mieux ? pire ?.
L’hédonisme est une belle pirouette dans ce contexte quand elle se manifeste via des touches légères et sautillantes.
Gratuit, ah oui ? Gratuit, vous trouvez ? le prix est élevé, la note salée. Du bien à sentir le mal. Un exorcisme pure. J’ai pas les mots mais j’ai ces maux. « Là » ici et maintenant, pour toujours. Une pierre dans la paume, un galet poli. Mon cerveau dans la pierre. Juste un chef d’oeuvre……là