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El famoso mouvement French Touch, pas besoin de recul pour dire que c’était assez crade : déjà à l’époque, en 1997, à l’écoute de la compilation culte « Super Discount » initiée par Étienne de Crécy, dont j’avais idiotement acheté la cassette (en promo) à la Sonothèque de Brest, mes oreilles se couvraient d’urticaire. Les rockeurs troquaient leurs guitares contre des samplers et transformaient, sous leurs doigts paresseux de geeks faussement drogués, tout en liquide vaisselle MIDI : ça sent bon, ça fait des bulles, un coup de flotte, il ne reste rien, sauf les mains douces.

Évidemment, tout n’est pas à jeter. La scène électro des années 2000 - entre Ed Banger et Kitsuné - était passionnante, la discographie de Vitalic m’enchante, j’ai toujours eu un énorme faible pour les productions de Calvin Harris et je ne parle même pas de mon coup de foudre pour le dubstep et Skrillex (que j’ai croisé en 2012 à l’Espace B lors d’un concert de Hundred Waters, dont il était le producteur, le mec était cool et accessible, un régal).

C’est dans cet état d’esprit mesuré et néanmoins curieux que je me suis lancé dans l’écoute de « Body Double », le nouvel album de The Supermen Lovers, auteur en 2002 d’un tube interplanétaire - « Starlight » - dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai donc profité de cette chronique pour actualiser mes connaissances (j’étais où en 2002 ?) : ça m’a ramené à mes années post-adolescentes quand, ivre mort, j’ondulais sur les pistes lustrées de l’Oscar et du César, les verres de whisky-coca tiède sur la table et les filles court vêtues agissant comme un aiguillon mortel. Qu’on le veuille ou non, l’EDM est synonyme d’exaltation, aussi fugace et lysergique soit-elle.

Guillaume Atlan et ses invités - Ashley Slater (« My Only »), Obii & Kim (« Tête à tête »), Georges Sound (« Call My Name »), Geyster (« I Got To Know »), Mozambo (« Boomerang Boomerang », pas loin des géniaux Ratatat circa « Classics ») et Yann Destal alias moitié de Modjo (« Requiem For A Bitch » - pas sympa pour la fille, ou pas sympa pour la plage) – ravivent avec brio cette effervescence qui au fond n’a jamais disparu.

« Body Double » est d’un fun incroyable, jamais passéiste, un bon gros délire de producteur décomplexé qui enchaîne les good vibes dans un mélange tout terrain de disco, de funk, de dance, de pop et de house filtrée, à coups de motifs de guitares pointillistes et de mélodies tubesques. The Supermen Lovers m’aidera à guérir de mon incommensurable snobisme, mes pieds parlent pour moi : tandis que j’écris, ils se promènent sous la table du salon. Hey, mes pieds, ça vous dirait de me ramener une bière ?




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