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Dans la foulée de deux EP parus à la fin de l’hiver dernier, Aurélien Lebot, alias Noise Above The Ocean, dégaine sur Araki Records un copieux quatrième album – 8 morceaux sur les 13 qui constituent « Lame 13 » dépassent les 5 minutes – mais il n’y a rien à retrancher, tant la caresse sonore et sonique s’avère jouissive.

Entre le kraut-shoegaze de « Slumbering » et son chant éthéré portant une mélodie à tomber, les parpaings de guitares noise et saturées – des Thugs à My Bloody Valentine -, les réminiscences vocales hantées de Radiohead, l’émouvant slow post-rock de « Loaded Sky », les coups de fièvre (« Retour+++ ») et les coups de spleen (« Half To Be There »), les arpèges soignés et les claviers trafiqués, le lyrisme à fleur de peau, l’empilement d’harmonies grésillantes et les terres désolées de « La Fin des Perséides » (qui ne dépareraient pas dans le répertoire d’Explosions In The Sky), Noise Above The Ocean dresse la carte mélancolique des abysses dans lesquelles évolue son auteur.

En tarot, l’Arcane Sans Nom symbolise la transformation profonde de sa propre existence, par une radicalité à double tranchant : parfois, le désir de renouveau équivaut à une douloureuse quête d’absolu, dont l’issue est incertaine. Pour quel résultat ? Le jeu en valait-il la chandelle ?

On aimerait être dans la tête d’Aurélien Lebot lorsqu’il enregistra « Lame 13 », mais le multi-instrumentiste est discret et les filets plongés dans les gouffres d’Internet ne ramènent pas de quoi étayer l’hypothèse suivante : au vu de la charge émotionnelle injectée dans cet album sensible, j’ai tendance à penser que Noise Above The Ocean en a vu des bleues et des pas mûres. Puisse le rock t’apporter du réconfort, mon ami, autant que « Lame 13 » m’aura séduit par son intimité bruitiste et sans fard.




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