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L’industrieux et discret Vania De Bie-Vernet est de retour avec un nouvel album, publié en mai dernier par les Nantais de Super Apes. Avec ou sans Peter Woodwind, derrière Bachbullybird, remixeur patenté (My Broken Frame), Vania est depuis longtemps une cheville ouvrière de l’underground, remarqué en ces pages avec « Death Road 2099 » et « Flashbulb Memory », sorti en 2020.

Il revient vers nous avec un « Discreet Industry » décliné en onze plages instrumentales, sur lesquelles notre homme maîtrise l’ensemble de la chaîne de production – composition, enregistrement, mixage et mastering : bel exemple de Fordisme appliqué à la musique électronique, même si, pour le coup, on est plus proche du stakhanovisme.

Curieux concept que la fabrication discrète, qui intègre matières premières, matériaux, composants, et repose sur des processus réversibles, à l’issue desquels les produits finis peuvent être démontés et ramenés à leurs éléments d’origine. En gros, si vous pouvez démanteler votre bagnole, c’est qu’elle est issue de l’industrie discrète : l’œuvre de Vania De Bie-Vernet sera-t-elle vouée à connaître le même sort ?

Que nenni les amis, tant les influences se mêlent et s’emmêlent, en un édifice kaléidoscopique aux fondations solides, qui plonge ses racines dans le hip-hop expérimental, la blacksploitation, le math rock, l’afro-beat, l’abstrakt électro, la world et la pop, tous genres concassés dans un spectre sonore d’une richesse inégalable. Si on désossait « Discreet Industry », on aurait sous les yeux (et dans les oreilles) la synthèse de décennies d’aventures et d’innovations, de quoi rassasier l’archéologue bricoleur qui sommeille en nous !




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