Comparer la musique de Courtney Barnett à celles de ses glorieux aînés (Breeders, Pavement, Sleater Kinney ou Beat Happening), je l’ai souvent fait et toujours pour en dire beaucoup de bien, avec une mention spéciale pour son incroyable talent de parolière. Avant Gardener est à mon avis la chanson la plus drôle et touchante de ces 10 dernières années.
Le documentaire Anonymous Club que Danny Cohen a tourné sur elle, est d’ailleurs fidèle à l’esprit de cette chanson : un moment troublant où la poésie tranquille du quotidien (ensommeillé) est rattrapée par des moments de doutes, d’anxiété mais aussi de beauté.
Alors comment la bande son de ce film, instrumentale et presque ambient, allait-elle sonner sans les images ?
Et bien le résultat est de toute beauté, surtout si pour vous la beauté se trouve dans les disques de Roy Montgomery, Loren Mazzacane Connors ou chez le Neil Young de la bande son de Dead Man.
Car ces morceaux enregistrés avec Stella Mozgawa de Warpaint n’ont pas grand chose à voir avec l’indie pop et tout à voir avec les grands espaces intérieurs qu’une bonne vieille guitare jouée avec inventivité et sensibilité peut ouvrir aux auditrices et auditeurs téméraires.