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Gide écrivait qu’on ne pouvait faire de l’art qu’avec la vie. On ne sait pas si Jens Lekman connaît cette citation mais on peut être assuré en revanche que l’oeuvre du Suédois l’illustre parfaitement. C’est que notre ami existe avec intensité et qu’il nourrit son deuxième album Night Falls Over Kortedala de cette force de vie sans égale. Sur ce disque on entend Lekman -et on le voit presque- crooner, orchestral poper, tropicaliser, handsclaper, girlsgrouper... Lekman compose à la manière d’un peintre affranchi : avec un sens inoui de la lumière, des couleurs et sans souci des conventions. Il parait désormais avoir (un peu plus) les moyens de ses ambitions. Son wall of sound à lui c’est pas encore les murailles de Constantinople mais ça suffit à abriter son bric-à-brac : un sampler vorace qui régurgite le meilleur (" And I Remember Every Kiss " et son emprunt au " Theme From Sandpebbles " joué par Enoch Light ou " Sipping On The Sweet Nectar " et son évocation du " By The Time I Get To Phoenix " de Jimmy Webb), un sens de l’humour et de la formule qu’on lui envie (sur " A Postcard To Nina " Lekman évoque comment il a joué l’amoureux d’une amie lesbienne pour la garder des foudres d’un père intolérant), une imagination sans limite et une capacité à lui donner corps musicalement (" Into Eternity ", " Your Arms Around Me ", " Kanske Ar Jag Kar I Dig " qui donne une furieuse envie de s’enrôler sur le Love Boat du Capitaine Stubing). Alors, Jens Lekman le Klüft de l’indie pop et Night Falls Over Kortedala ses Mondiaux 2007 ? Peut-être bien.




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