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Rangez la morphine au placard. Chris Garneau se veut tout aussi apaisant. On aurait pu même en exagérant à l’extrême apposer sur la pochette une phrase du style : " avis aux agonisants ! Lorsqu’arrivera le jour du dernier grand voyage, pensez à demander Chris. Sa voix angélique accompagnera très bien vos derniers souffles et si, par chance, dans une ultime envie de vivre, vous vous sentez encore la force d’écouter tout ce qu’il aura à vous dire, ses paroles susurrées vous guideront , soyez en sûr, jusqu’au seuil des portes du paradis. " Mais arrêtons-là nos divagations même pas drôles car, vous en conviendrez, des Ipod aux soins palliatifs seraient de trop. Alors disons simplement de Music for Tourists qu’il est un album compassionnel pour nous tous, futurs mourants, éloignés ou non du trépas, qui cherchons en silence un peu de réconfort salutaire. Parfois lorsque survient la tristesse une musique qui l’est tout autant s’avère être le plus prompt des remèdes. Aussi fragile que vous l’êtes à son écoute et quant bien même ce qu’elle vous raconte semble être à mille lieux de votre propre vécu, elle devient l’unique chose qui vous rassure, vous comprend, répond à vos interrogations existentielles, vous console des petits misères du quotidien et au final vous rabiboche avec la vie. Qui mieux alors que l’écorché Elliot Smith parvenait à faire d’une chanson mélancolique une arme contre la désespérance. Rassurez-vous, en la personne de Chris Garneau, on lui a enfin trouvé un successeur digne de ce nom, comme le prouvera l’hommage troublant de ressemblance qui lui est rendu en point final de son Music for Tourists : une reprise toute en finesse du désormais classique Between the Bars. Joués entièrement au piano, agrémentés ici et là de cordes vibrantes et bien senties, chantés d’une voix " tire larme " bouleversante de sincérité, les treize titres crève-cœur de ce premier opus - qui soit dit en passant aurait mérité d’être interminable - feront assurément oublier à certains leur rendez-vous hebdomadaire chez le psy et donneront aux autres l’occasion de détester un peu plus Antony et ses Johnsons. Bien fait !




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