Pas plus tard qu’hier je me trouvais non loin de la gare Montparnasse et en haut d’un grand magazin culturel tronait deux grandes affiches annonçant la sortie prochaine du nouvel album de Syd matters et son concert à la main d’œuvre. De là pas mal de souvenir en tête, surtout celui des celesta démo, un cd gravé avec une petite lettre manuscrite. A l’époque cela aura été le signe déclencheur chez moi avec les démos d’Angil qu’il y avait de l’espoir et des espoirs dans le home recording. C’est donc un troisième album qui arrive, un album à l’artwork signé Jason Glasser et qui laisse votre serviteur sur sa faim, mais l’essentiel est ailleurs il est dans quatorze chansons unitaires, qui ne laissent pas de place à la surenchère, ces chansons coulent comme un ruisseau tranquille. Ce ruisseau peuplé de poissons mélancolique sera à peine perturbé par des rochers solides qui s’apparenteraient à des souvenirs d’enfance, des accélérateurs de vies. Très intime (à l’image d’un article dans Magic où Jonathan nous présente une photo de lui collée à sa mère sur un canapé) Ghost Days est une ode au calme extérieur et au feu intérieur, à l’image de Louise véritable Bijou de ce Ghost days, morceau duquel s’achappe réellement des fantômes. Dans un style peut être plus épuré qu’à ses débuts, Ghost days et pourtant le disque le plus ample de Syd Matters, une œuvre qui synthétise la force de l’infiniment petit, la puissance de ce que nous ne percevons pas toujours. Un disque de folk lunaire sur les ailes d’un insecte invisible.