La crise est à nos portes, plus rien ne semble pouvoir nous plonger, et l’humanité dans son ensemble vers un chaos dont la virtualité, pour le moment semble être le fruit de notre impossibilité à y comprendre quelque chose. Période donc dénuée d’amour et de beauté, cette crise nous donne une nausée évidente, que seule une friandise élaborée pourrait nous guérir. Celle que je vous propose est de celle qui nous ferait faire la queue, pour une simple boite comme chez un fabriquant de macaron bien connu des champs Elysée, des saveurs différentes à chaque instant, des aromes explosifs, mais toujours une absolue distance à l’agression. Croisés ici pour une de nos compilations, à l’occasion de la sortie de leur premier album, Uzi & ari avaient déjà eu l’effet d’une bombe chez nous. « headworms » n’est pas seulement l’album de la confirmation, il surpasse le précédent, surpassant même bons nombres des productions inventives du moment. Si Radiohead, maitre étalon de la musique actuelle prend un coup de vieux tout au long dix titres de cet album, que dire des Sigur Ros, Notwist et autres reliquats incongrus de la toile, donnant à nos joies des allures de prise de doigts dans le pot de confiture. Uzi & Ari font de « headworms » un endroit merveilleux, un long rêve éveillé qui ne se fera pas sans secousses. Semblant jouer avec des instruments réduits, Uzi & Ari nous offre pourtant une musique gourmande, pleine de pics et autres ravages jouissifs dans nos oreilles. Impossible même de sortir un titre de ce qui sonne comme un classique, qui pourra passer les époques, car quand on prend le mot humanité pour ce qu’il est, on touche à l’éternité en même temps. Essayez le rêve éveillé, laissez vous bercer et secouer par cette combinaison élégiaque. Chef d’œuvre.